Je ne crois pas que la plupart des gens entrent dans la profession infirmière en voulant être un héros ou en cherchant la reconnaissance d’un travail altruiste mais au combien exigeant.
Ce n’est certainement pas un travail glamour tous les jours, ça c’est sûr.
Mais je crois que la plupart des infirmier.e.s sont « victimes » d’une sorte d’appel, quelque chose qui les dépasse et les pousse à entreprendre un long voyage.
Cela demande beaucoup de compassion, de dévouement, de résilience et un désir authentique d’aider les autres : pour être honnête, je ne pense pas que ce soit un chemin pour les âmes sensibles.
Honnêtement, je n’étais pas sûr d’avoir en moi le courage d’être infirmier, de donner chaque jour de manière si désintéressée.
Cependant, après avoir obtenu mon diplôme et commencé à travailler, les choses se sont mises en place et j’ai vraiment apprécié les défis quotidiens et l’impact que j’avais sur les patients.
Au cours des trois années précédentes, il est devenu évident que les soins infirmiers n’étaient pas seulement mon travail, mais aussi mon style de vie : je ne peux pas m’en séparer.
Contrairement à un poste de bureau typique, nous ne pointons pas à 17h30 et laissons notre travail derrière nous.
Nous ne nous permettons pas de quitter notre poste, même relevés par nos collègues, tant que nos tâches ne seront pas terminées simplement parce que la vie de quelqu’un en dépend.
Nous sommes infirmier.e.s 24 heures sur 24, sept jours sur sept.
Comme les mères et les pères qui s’occupent inconditionnellement de leurs enfants, les infirmières s’occupent des étrangers comme s’ils faisaient eux aussi partie de la famille.
Nous le faisons gracieusement et sans hésitation.
J’ai découvert que je devenais souvent émotionnellement attaché aux patients, en particulier ceux qui avaient été hospitalisés pendant de longues périodes, ou ceux que je côtoyais à la maison.
Je me demandais si c’était une caractéristique d’un bon infirmier ou un signe de faiblesse. J’ai choisi de croire que c’était un trait noble, mais cette empathie a certainement un coût.
L’un des nombreux avantages d’être infirmier comprend les compétences que nous développons dans les soins aux patients qui transcendent le chevet de celui-ci et s’invitent dans nos vies personnelles.
Nous sommes extrêmement organisés, méticuleux, polyvalents et avons des attentes très élevées pour nous-mêmes.
Nous utilisons constamment nos connaissances en dehors du travail : en cas d’accident sur le bord de la route, nous sommes les premiers à nous arrêter et à vous aider.
Si quelqu’un s’étouffe dans un restaurant ou si un inconnu se plaint de douleurs à la poitrine, nous intervenons.
Et lorsqu’une pandémie mondiale bouleverse nos vies, nous offrons notre temps libre en essayant de prendre plus de missions d’intérim pour certains, en travaillant dans des EHPAD pour d’autres ou en fournissant une aide à la vaccination indispensable.
La famille et les amis considèrent les infirmier.e.s comme des sources d’information fiables et demandent conseil lorsqu’ils se sentent malades, si un enfant est blessé, s’ils ont des questions médicales générales ou s’ils ont besoin d’être conseillés par un professionnel de la santé.
Mon travail a été et continue d’être extrêmement gratifiant, il remplit mon âme et aide à définir qui je suis en tant que personne.
Pourtant, nous ne pouvons pas ignorer les inconvénients importants des soins infirmiers.
Ceux-ci peuvent inclure la perte de sommeil due au travail du soir et de nuit, le stress et l’épuisement professionnel, la fatigue physique et un manque général d’équilibre entre vie professionnelle et vie privée.
« La recherche a révélé que 3 % ou moins des infirmier.e.s ont un mode de vie sain, ce qui peut entraîner des problèmes physiques et psychologiques » (Perkins, 2021).
En tant qu’infirmier.e.s, comprendre les pratiques dans lesquelles nous nous engageons exige une approche réfléchie de nos choix personnels.
Il est important que nous donnions la priorité à nos propres besoins mentaux, physiques et spirituels.