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Santé mentale des soignants : des efforts à faire !

Écrit par :

Olivier

Olivier

Service : Fondateur & Infirmier Urgentiste

Présentation :
Fondateur de la plateforme Smart Infirmier, Olivier a fait ses premières gammes aux Urgences Pédiatriques avant de prendre un poste en service d'Urgences complet. Séduit par la transmission des savoirs et par l'encadrement des étudiant.e.s infirmier.e.s, il essaye de transmettre la passion qui l'anime concernant les soins infirmiers !

Récemment, j’ai eu l’occasion de parler avec des collègues infirmier.e.s et aides soignant.e.s de leur santé mentale et de leur bien-être.

Les discours étaient préoccupants : plusieurs avec qui j’ai parlé se sentaient épuisées, épuisées et n’avaient plus rien ou presque rien à donner à leurs patients ou même à leur propre famille. Les professionnel.le.s ont décrit qu’ils.elles ne se sentaient plus valorisé.e.s par leur organisation, les dirigeants ou même leurs patients.

Leurs établissements de santé n’avaient pas les vagues de patients qu’ils ont connues pendant la pandémie, mais bon nombre d’entre eux ont continué à avoir des problèmes de personnel en raison de la démission, du départ à la retraite ou des réductions de personnel.

De plus, beaucoup ont parlé d’incivilités au travail et du sentiment qu’elles n’exerçaient pas dans un environnement de travail sain.

La dernière enquête révélée en octobre 2022 du collectif Santé en danger révèle que, pour 98.2 % des professionnels de santé, la souffrance au travail a encore augmenté au cours des deux dernières années et près de 8 sur 10 ont été diagnostiqués en burn-out.

Pour aller plus loin 98.4 % des soignants affirment rencontrer des difficultés sources de souffrance au travail (contre 97.3 % en janvier 2021) et 77.9 % ont déjà été diagnostiqués en burn-out (dont 34 % avec un arrêt de travail de 0 à 3 mois, sachant qu’après un burn-out, 12.8 % ont complétement changé de voie professionnelle).

La pandémie a amplifié la pénurie d'infirmières

Nous savons que le travail des soins infirmiers est difficile parce que nous prenons soin des gens et de leur famille et les défendons pendant les meilleurs et les pires moments de leur vie.

Nous nous attendons à ce que le travail soit intellectuellement stimulant et parfois fatigant. Nous savions que pendant la pandémie, nous serions sollicités au maximum de nos capacités, et nous avons relevé le défi.

Nous nous attendions à ce que notre équilibre travail/vie personnelle soit affecté pendant une courte période.

Ce à quoi nous ne nous attendions pas, c’était des problèmes persistants de dotation, de l’épuisement professionnel, de l’épuisement mental et physique et un déséquilibre continu entre le travail et la vie personnelle.

La pénurie d’infirmier.e.s s’est amplifiée en raison de la pandémie qui, à son tour, a aggravé la situation des soignants qui pratiquent encore ou envisagent d’entrer dans la profession.

Les établissements de soins doivent fournir un environnement de travail sain

Nous devons simplement faire mieux !

Les établissements de soins doivent adopter une culture d’environnement de travail sain, doter leurs unités en personnel en intégrant les compétences des infirmières et la gravité des patients à leurs recrutements, et démontrer qu’ils valorisent leurs employés en se concentrant sur la rétention de leur personnel, en abordant les problèmes de rémunération et d’avantages sociaux.

De plus, ils doivent réorganiser leurs programmes de recrutement et d’orientation et développer des programmes de résidence en soins infirmiers pour s’assurer que les nouveaux diplômés restent dans leur organisation pendant plus de deux ans.

Il faut renouveler l’intérêt pour le développement de cheminements de carrière pour ceux qui souhaitent évoluer latéralement vers des postes adjacents ou accéder à des rôles de leadership tels que la gestion ou la pratique avancée.

Les établissements de soins de santé doivent améliorer la couverture en santé mentale de leurs travailleurs ; cela implique d’avoir des prestataires de santé mentale adéquats qui peuvent reconnaître quand le personnel est en difficulté et fournir rapidement de l’aide à ceux qui en ont besoin.

Cela signifie  également travailler pour éliminer la stigmatisation des soins de santé mentale et s’assurer qu’ils sont facilement accessibles quand et où les employés en ont besoin (Nurses Suffering in SilenceCynda Hylton RushtonKatie Boston-Leary)

Nous devons impliquer la main-d’œuvre à tous les niveaux, écouter les préoccupations et développer des solutions innovantes qui font une réelle différence en améliorant le bien-être de la main-d’œuvre.

Les soignants savent à quel point notre profession est merveilleuse lorsque nous avons les moyens, l’énergie et le personnel nécessaires pour fournir les soins de qualité que nos patients méritent.

Nous devons trouver notre passion pour notre métier et imaginer les possibilités lorsque le bien-être est au centre de qui nous sommes et de ce que nous faisons.

Quelles interventions mettre en place ?

Interventions Individuelles

Les interventions individuelles commencent par l’autogestion et l’auto-soin. Cela implique la reconnaissance des signes de stress et de fatigue et la prise de mesures proactives telles que planifier des pauses régulières et un temps de repos suffisant. La nutrition et l’exercice jouent également un rôle crucial, une alimentation équilibrée fournissant l’énergie nécessaire et des loisirs réguliers favorisant la relaxation et le bien-être mental.

Les techniques de relaxation, comme la méditation, le yoga et la respiration profonde, peuvent être des outils puissants. La méditation aide à recentrer l’esprit, le yoga combine l’exercice physique avec la pleine conscience, et la maîtrise de techniques de respiration peut calmer l’esprit lors de situations stressantes.

Un autre aspect clé est la recherche de soutien professionnel. Cela peut inclure la thérapie avec un spécialiste, qui offre un espace sûr pour discuter des problèmes, et le coaching ou le mentorat pour des conseils et des encouragements continus.

Interventions Organisationnelles

Au niveau organisationnel, la formation et l’éducation sont essentielles. Organiser des ateliers sur la gestion du stress et les compétences en résilience, ainsi que fournir des ressources éducatives en ligne, permettent au personnel d’accéder facilement à des outils et techniques.

L’amélioration des conditions de travail est également cruciale. Maintenir un équilibre entre le nombre d’infirmiers et de patients garantit une charge de travail gérable, et l’utilisation d’équipements modernes et efficaces peut réduire le stress lié aux tâches quotidiennes.

Les programmes de soutien au personnel, tels que la création de groupes où les infirmiers peuvent partager leurs expériences et se soutenir mutuellement, sont également bénéfiques. Mettre à disposition des services de conseil professionnels et offrir des horaires flexibles peuvent aider à équilibrer les exigences professionnelles et personnelles.

En résumé, la gestion du stress et de la fatigue chez les infirmiers nécessite une approche complète qui combine des stratégies individuelles et organisationnelles. La collaboration étroite entre les infirmiers, les gestionnaires et les autres parties prenantes est essentielle pour créer un environnement de travail plus sain, adapté aux besoins uniques de chaque individu et de chaque organisation.

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