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Nouveau traitement contre la maladie d’Alzheimer

Écrit par :

Olivier

Olivier

Service : Fondateur & Infirmier Urgentiste

Présentation :
Fondateur de la plateforme Smart Infirmier, Olivier a fait ses premières gammes aux Urgences Pédiatriques avant de prendre un poste en service d'Urgences complet. Séduit par la transmission des savoirs et par l'encadrement des étudiant.e.s infirmier.e.s, il essaye de transmettre la passion qui l'anime concernant les soins infirmiers !

La maladie d’Alzheimer (MA) touche plus de 900 000 personnes en France.
En tant qu’infirmier.e, vous recevrez probablement des questions de la part d’amis et de parents sur la MA et ses options de traitement potentielles.

Physiopathologie de la maladie d'Alzheimer

Commençons par un examen de la physiopathologie de la maladie d’Alzheimer.
Le mécanisme exact de la maladie d’Alzheimer est inconnu, mais il empêche les cellules nerveuses cérébrales de fonctionner efficacement, ce qui entraîne des changements permanents dans le cerveau.
Les patients atteints de la MA semblent présenter des niveaux inférieurs de choline acétyltransférase, ce qui entraîne une réduction de la synthèse de l’acétylcholine et une altération de l’activité cholinergique corticale, processus importants pour l’apprentissage, la mémoire et les fonctions cognitives.
En outre, le développement de plaques et d’enchevêtrements dans le cerveau contribue à endommager les neurones.
Les plaques sont des dépôts de protéines bêta-amyloïdes qui s’accumulent dans l’espace entre les cellules nerveuses, tandis que les enchevêtrements sont des fibres torsadées de protéines tau qui s’accumulent à l’intérieur des cellules.
Ces protéines bloquent la communication entre les neurones et jouent un rôle dans les lésions cellulaires qui conduisent au déclin mental.
Ce processus se produit naturellement chez la plupart d’entre nous à mesure que nous vieillissons, mais chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, on observe une accumulation accrue de plaques dans les zones du cerveau responsables de la fonction de mémorisation.

Symptômes et traitements

La maladie d’Alzheimer se caractérise par une perte progressive de la mémoire et un déclin cognitif qui interfère avec les activités de la vie quotidienne.
Les symptômes avancés comprennent la désorientation, les changements d’humeur et de comportement, la confusion autour des événements, du temps et du lieu, de faux soupçons et des difficultés à parler, à avaler et à marcher (Alzheimer’s Association, n.d.).
Il n’existe pas de traitement curatif de la maladie d’Alzheimer, mais les progrès de la recherche ont conduit à l’approbation de plusieurs médicaments qui se sont révélés capables de ralentir la progression de la maladie.
Les inhibiteurs de la cholinestérase sont disponibles depuis la fin des années 1990 et sont souvent les médicaments de première intention pour traiter les formes légères à modérées de la maladie d’Alzheimer.
Trois d’entre eux sont actuellement disponibles : la galantamine (par voie orale), la rivastigmine (par voie orale et transdermique) et le donépézil (par voie orale et transdermique) ; tous agissent en augmentant les niveaux d’acétylcholine.
La mémantine, un antagoniste des récepteurs N-méthyl D-aspartate (NMDA), a été approuvée en 2003 pour traiter les symptômes de la MA modérée à sévère.
Les deux classes de médicaments ont montré une légère amélioration des capacités cognitives, des symptômes neuropsychiatriques et des activités de la vie quotidienne, mais les réponses individuelles des patients sont très variables.

Anticorps monoclonaux

Deux anticorps monoclonaux ont été approuvés par la FDA (Food and Drug Administration, soit l’agence américaine délivrant les autorisations de mise sur le marché des médicaments) pour ralentir la progression de la MA chez les patients atteints d’une forme légère de la maladie : L’aducanumab en 2021 et, plus récemment, lecanemab en juillet 2023. Tous deux traitent et éliminent des types spécifiques de protéines bêta-amyloïdes qui se développent en plaques dans le cerveau, mais ils agissent différemment à des stades distincts de la formation des plaques (France Alzheimer).

Les données sur l’efficacité clinique de l’aducanumab sont limitées et contradictoires d’un essai clinique à l’autre.
Le lecanemab a satisfait à tous les critères d’efficacité primaires et secondaires, ce qui signifie qu’il a produit des résultats cliniques significatifs.

Pour les besoins de ce blog, nous nous concentrerons sur le lecanemab.

FAQ sur le lecanemab

Le lécanemab étant nouveau sur le marché, il est probable que vous receviez de nombreuses demandes de renseignements. Vous trouverez ci-dessous quelques questions fréquemment posées et des réponses simples à fournir.

Tous les patients atteints de la MA sont-ils candidats au lecanemab ?

Lecanemab peut être une option pour les patients qui se trouvent aux premiers stades de la maladie d’Alzheimer (fonctions cognitives légères), selon l’évaluation d’un professionnel de la santé. Une tomographie par émission de positons (TEP) ou une ponction lombaire seront nécessaires pour confirmer la présence de bêta-amyloïdes dans le liquide céphalo-rachidien. En outre, un test de dépistage de la variante du gène de l’apolipoprotéine E, appelée APOE4, peut être indiqué. Environ 25 % des personnes sont porteuses d’une copie du gène APOE4, et 2 à 3 % en sont porteuses de deux copies. L’APOE4 est le gène qui présente le facteur de risque le plus élevé pour la maladie d’Alzheimer et peut entraîner des effets secondaires graves (Bryan, 2021).

Le lecanemab peut-il guérir la maladie d'Alzheimer ?

Le lecanemab ne guérit pas la maladie d’Alzheimer et n’améliore pas la mémoire ou les capacités cognitives. Dans les études de recherche, le lecanemab a ralenti le déclin cognitif de 27 % après 18 mois par rapport au placebo, mais il n’empêchera pas complètement la maladie d’Alzheimer de s’aggraver.

Comment le lecanemab est-il administré et pendant combien de temps le patient doit-il prendre le médicament ?

Le lecanemab est administré par voie intraveineuse (IV) une fois toutes les 2 semaines. Le traitement sera interrompu en cas de progression vers les stades modérés ou sévères de la maladie d’Alzheimer.

Des tests supplémentaires sont-ils nécessaires ?

Une imagerie par résonance magnétique (IRM) du cerveau est nécessaire avant le début du traitement par lecanemab et périodiquement pendant la durée du traitement afin d’identifier les effets secondaires potentiels.

Quels sont les effets secondaires ?

Le lecanemab peut provoquer des diarrhées et de la toux. Une surveillance étroite des signes de réaction à la perfusion, tels que fièvre, frissons, courbatures, etc.

Sources

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